L’exposition « mega city in china » aborde le sujet du développement urbain en Chine. Ce phénomène est par son ampleur unique dans l’histoire de l’humanité. A ce titre, il nous a semblé intéressant de l’analyser à un moment où la Chine devient la troisième puissance économique mondiale, derrière les Etats-Unis et le Japon. Ainsi, depuis l’entrée de la Chine dans l’ère des reformes, c’est à dire au début des années 80, un des éléments de la stratégie de développement économique a été d’urbaniser le pays. En effet, à la mort de Mao, le taux d’urbanisation était de 20 % alors que le standard des pays développés est de 75%. Ainsi, l’objectif de la Chine est de se rapprocher de cette norme. Ce rattrapage correspond pour un pays d’1,3 milliard d’habitants à 700 millions de personnes... Le chiffre est abyssal, mais les Chinois ont l’habitude de gérer les grands nombres. Ainsi, deux leviers ont été simultanément actionnés, l’accueil de capitaux étrangers et la mise en chantier des villes. Il faut préciser que le régime maoïste les avait laissées dans un très mauvais état pour des raisons idéologiques mais également par manque de liquidités. Aujourd’hui, nous observons une situation contrastée, faite d’avancées indéniables - dans un pays qui a connu la famine il y a quarante ans - sur fond de manque de liberté, de difficultés écologiques, de vieillissement de la population et d’une grande interrogation sur la durabilité du modèle de développement économique. Il est, de surcroît, difficile d’obtenir des chiffres précis sur ce qui se passe, d’une part parce que le régime ne les diffuse pas toujours et d’autre part parce que les choses évoluent très vite. Cette exposition n’aurait pas pu se faire sans le soutien et les conseils de Françoise Ged, responsable de l’Observatoire de l’Architecture de la Chine Contemporaine à la Cité de l’Architecture et du Patrimoine. Elle a également été rendue possible grâce au soutien d’architectes, d’urbanistes français et chinois acteurs et experts de ce phénomène.