Dix ans après le tremblement de terre du 12 janvier 2010 qui a tué plus de 230 000 personnes, la ville de Port-au-Prince se développe toujours sans frein, ni planification. Le bas de ville, quartier historique, aux beaux magasins, s’est transformé en immense zone de production et de commerce informel. Les camps de déplacés, post tremblement, se sont solidifiés pour donner naissance à d’immenses quartiers populaires. Cette évolution rapide est également psychologique et culturelle, car les Port-au-Princiens ont du trouver les ressources dans un pays perturbé par un état corrompu, où l’insécurité règne et où l’agriculture de subsistance est chaque jour grignotée par l’ouverture du marché aux produits américains. Dans ce contexte social marqué par les manifestations liées au scandale PetroCaribe, l'art, la culture et ses racines vaudoues – processions Rara, luttes « Pinge », poésie, peinture, musique raboday, etc. – représentent un espace de résistance, de reconstruction et de beauté. Un lieu vivant, en pleine ébullition. Un lieu d’échange également avec le reste du monde, qui est prêt à monnayer l’accès à cette richesse incomparable portée par le peuple haïtien depuis son indépendance en 1804.
Un documentaire audio de Benjamin Bibas et Sébastien Godret, mise en son Sébastien Lecordier, co-production la fabrique documentaire / archidb - 2020 / diffusé sur la RTBF, RTS, Radio Aligre, Radio Grenouille, Radio Dijon Campus, Campus Paris, Radio Campus Bruxelles, Radio campus grenoble, Jet fm, radio grésivaudan